Magali Massa
Le ministre de la Culture s'est exprimé hier soir sur TF1 afin de défendre son honneur. Quatre ans après la parution de "La Mauvaise Vie", le livre où il relatait ses expériences de tourisme sexuel en Asie, Frédéric Mitterrand a, en effet, été mis en cause pour des écrits faisant, selon Marine Le Pen, l'apologie du tourisme sexuel
Suite à la polémique déclenchée par les propos de Marine LePen lundi sur France 2, Frédéric Mitterrand (AFP) a été contraint de s'expliquer publiquement. Interrogé au Journal de 20 heures de TF1 jeudi, le ministre de la Culture a déclaré :"il n'y a pas d'apologie du tourisme sexuel, il n'y a pas d'apologie sous aucune forme de la pédophilie et de la relation avec des jeunes garçons comme se sont permis de le dire un certain nombre de commentateurs, voire un certain nombre de politiques qui ont certainement confondu leurs fantasmes et peut-être une certaine méchanceté avec ce dont il s'agit. (...) J'étais chaque fois avec des gens de mon âge ou de cinq ans de moins qui étaient consentants". Avouant avoir fait "une erreur sans doute, un crime non, une faute même pas", il a terminé en condamnant fermement la pédophilie et en annonçant que Nicolas Sarkozy lui avait confirmé sa confiance le matin même. Il ne songe pas à démissionner afin de ne pas rajouter "l'indignité à l'injustice du traitement qui m'est fait". Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, s'est immédiatement indignée, accusant le ministre de mensonge et réclamant son départ du gouvernement.
Les accusations de Marine LePen
Le 5 octobre dernier, Marine Le Pen mettait le feu aux poudres, lors de son passage à l'émission de France 2, Mots Croisés, à l'occasion d'un débat sur les délinquants sexuels. Elle citait alors des propos controversés du livre de Mitterrand "La Mauvaise Vie" paru en 2005 : "La profusion de jeunes garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de réfréner ou d'occulter", transformant le mot de départ "garçons"en "jeunes garçons", un ajout minime mais qui transforme en réalité ce qui relève de l'homosexualité en pédophilie. Elle terminait en indiquant : "Qu'est-ce qu'on peut dire aux délinquants sexuels quand Frédéric Mitterrand est encore ministre de la Culture ? " qualifiant la présence de ce dernier au gouvernement de "tache indélébile".
Mercredi, Benoit Hamon, porte-parole du PS, renchérissait : "Au moment où la France s'est engagée avec la Thaïlande pour lutter contre ce fléau qu'est le tourisme sexuel, voilà un ministre du gouvernement qui explique qu'il est lui-même consommateur", soutenu dans ses propos par de nombreux élus du PS.
Le livre de Frédéric Mitterrand, paru en 2005, avait pourtant été un ouvrage à succès, vendu à près de 190.000 exemplaires et ayant reçu le Prix Vaudeville 2005. Frédéric Mitterrand y décrit son goût pour les hommes et "ces foires aux éphèbes". Son éditrice, Betty Mialet, explique qu' "il se torture littéralement, il pose les problèmes éthiques et moraux". Nicolas Sarkozy avait, début juillet, qualifié ce livre de "courageux et talentueux".
Tout a démarré avec l'arrestation de Roman Polanski
Le cinéaste franco-polonais a été arrêté le 26 septembre, rattrapé par la justice américaine en Suisse, pour une affaire d'abus sexuel sur mineure remontant à plus de trente ans. Le ministre de la Culture avait alors jugé "absolument épouvantable" l'arrestation "pour une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens" , ajoutant : "On sait les conditions dans lesquelles c'est arrivé, et de la même manière qu'il y a une Amérique généreuse que nous aimons, il y aussi une certaine Amérique qui fait peur, et c'est cette Amérique là qui vient de nous présenter son visage".
Fonte: www.lepetitjournal.com
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