sexta-feira, 4 de junho de 2010

Chesterton contre les Herétiques

La nouvelle traduction de deux ouvrages de Gilbert Keith Chesterton, "Hérétiques" et "Orthodoxie", devrait relancer l'intérêt du public français pour ce brillant polémiste anglais.

Jérôme Anciberro



Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) n’est pas un auteur très apprécié en France. Les amateurs de littérature anglaise connaissent ses nouvelles policières qui mettent en scène le père Brown, prêtre-détective. On mentionne parfois ses biographies (Dickens, Blake, François d’Assise…) et son influence – majeure – sur la vie intellectuelle britannique au début du XXe siècle. Mais il est aussi une référence pour les plus lettrés des catholiques, surtout dans les milieux anti-mo­dernes. Adolescent « païen » puis socialiste agnostique, Chesterton est un chrétien de combat, même s’il ne s’est converti au catholicisme proprement dit qu’à quarante-huit ans. Peut-être cet attachement a-t-il contribué à lui donner mauvaise réputation en nos contrées laïques. Terrible malentendu – pour la réputation, pas pour l’anti-modernisme –, qui sera peut-être dépassé grâce à ces nouvelles traductions de deux ouvrages particulièrement stimulants : Hérétiques et Orthodoxie, publiés respectivement en 1905 et 1908.

Provocation


Ce diptyque pulvérise les fausses gloires de l’époque et les maximes du prêt-à-penser qui sévissaient alors, ces dernières étant bien souvent – mais est-ce vraiment une surprise ? – les mêmes qu’aujourd’hui. L’une d’elles, que Chesterton trouve chez son contemporain George Bernard Shaw, consiste à dire que la seule règle d’or qui existe, c’est qu’il n’y a pas de règle d’or. En d’autres termes, que rien n’est sûr et qu’il est vain de chercher à mener sa vie selon un idéal, si ce n’est – pour Shaw en tout cas – celui d’un vague nietzschéisme. Inacceptable pour Chesterton, qui n’hésite pas à provoquer ses adversaires en se réclamant des « méthodes doctrinales du XIIIe siècle ».

Qu’on ne s’y trompe pas : notre auteur n’a rien d’un sec professeur de morale ou d’un théologien aigri et déprimé. Le rire et la surprise sont présents à chaque ligne. S’il est cruel, il n’est jamais haineux. Un exemple, dans Orthodoxie : il assure qu’il n’est pas un grand lecteur d’apologétique chrétienne et que ce sont les intellectuels athées militants de son temps qui, par leurs faiblesses et leur arrogance, l’ont amené à s’intéresser en toute innocence à la théologie orthodoxe lorsqu’il était lui-même encore agnostique. La méthode de Chesterton consiste la plupart du temps à utiliser ce genre de paradoxes afin de mener son lecteur sur un terrain qu’il n’imaginait certainement pas devoir fouler.

On reste parfois un peu sceptique devant ses raisonnements mais il est difficile de ne pas se laisser gagner par son évidente joie de vivre, la vigueur de son ton et ses formules à l’emporte-pièce. Des formules qui sont sans doute le principal piège que nous tend Chesterton : elles nous paraissent toutes si efficaces qu’on serait tenté de les goûter sans aller plus loin, à l’exemple de celle-ci : « La seule manière véritablement dangereuse et immorale de boire du vin est de le boire comme un médicament. »

Témoignage Chrétien



Um comentário:

  1. É interessante ver o perfil que Valéry Larbaud concebe de Chesterton em seu "Ce Vice Inpuni, la Lecture" (Gallimard - Blanche). O capítulo "Notes sur G. K. Chesterton" apresenta com muita propriedade as idéias do grande jornalista inglês expostas em seus "Heréticos" e "Orodoxia".

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