Damien Bouhours
Le sommet de Copenhague ou COP 15, qui a lieu du 7 au 18 décembre prochain, réunit des chercheurs et spécialistes ainsi que les dirigeants de près de 200 pays pour tenter de trouver une solution commune afin de stopper le réchauffement climatique et ses effets désastreux sur la planète. Cette 15e conférence sur les changements climatiques placée sous la houlette des Nations-Unies tentera d'adopter un nouvel accord international, qui couvrira la période 2013-2017, pour remplacer l'actuel traité de Kyoto qui arrive à expiration.
Kyoto, quèsaco ?
Le protocole de Kyoto a été adopté en 1997 et mis en œuvre dès 2005. Ce traité, qui a été ratifié par 141 pays (mais pas par les Etats-Unis), est le premier texte international de lutte contre les changements climatiques. Il prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre par les pays industrialisés d'au moins 5.2% d'ici à 2012 (date de son expiration), par rapport aux niveaux de 1990. Le protocole de Kyoto a longtemps été critiqué pour sa flexibilité et son aspect non-contraignant. Les pays en développement n'y ont aucune obligation de réduire leur pollution mais uniquement de la documenter. Les pays développés, eux, peuvent se dédouaner de leurs émissions polluantes en finançant des réductions à l'étranger, des sortes de "droits à polluer".
Les objectifs de COP15
Le sommet de Copenhague se doit donc de serrer la vis aux dirigeants de la planète pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020. Le but avoué : contenir l'augmentation moyenne des températures en deçà de 2°C, seuil au dessus duquel les conséquences climatiques seront irrémédiables. Pour ne pas atteindre cette limite, les experts préconisent un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays développés de 25 % à 40 % d'ici à 2020 par rapport à 1990.
Les propositions des pays riches
La France, qui se rendra au Danemark sous la bannière de l'Union européenne, se fixe une réduction entre 20% et 30% de ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport au niveau de 1990. Les Etats-Unis, plus gros pollueurs de la planète par habitant, envisagent entre 17% et 20% de réduction de CO2, par rapport au niveau de 2005, un chiffre rapporté à 4% par rapport au niveau de 1990. La Chine, nation non soumise au protocole de Kyoto, propose de réduire d'ici à 2020 ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 45 % par unité de produit intérieur brut par rapport à 2005.
Les attentes des pays pauvres
Les pays industrialisés devront également mettre la main au portefeuille pour débloquer des fonds afin de financer la lutte contre le réchauffement climatique des pays en voie de développement. Les nations émergentes considèrent en effet les Etats les plus riches responsables de leurs problèmes climatiques et ne veulent pas payer l'addition. L'U.E a suggéré une enveloppe de 100 milliards d'euros annuelle d'ici à 2020, dont la charge serait répartie entre les pays riches (30% pour l'U.E, 24% pour les USA ou encore 8% pour Chine et Japon). Les Etats-Unis n'ont pas encore dévoilé leur projet. Certaines ONG déplorent déjà que les sommes envisagées ne seront pas suffisantes.
Ça va marcher ?
Les questions des objectifs chiffrés aussi bien en termes de réductions des émissions polluantes que du financement du projet devraient grandement occuper les débats lors de cette conférence climatique de la dernière chance. L'idée de pouvoir signer un traité en clôture du sommet semble d'ailleurs de plus en plus illusoire. Un "accord politique" pourrait cependant être trouvé. La rédaction et la signature du traité international seraient alors repoussées à plus tard. "Si nous avons déjà à Copenhague des objectifs clairs (...), et je suis confiant à ce sujet, alors on pourra fixer cela dans un traité six mois plus tard", a ainsi déclaré mi-novembre le responsable climat de l'ONU, Yvo de Boer.
http://www.lepetitjournal.com/content/view/50562/204/
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